Bien choisir ses chaussettes de voyage coureur des bois

Bien choisir ses chaussettes de voyage

C’est une question qui peut paraître accessoire, voire peu intéressante, quand on se prépare pour un voyage au long cours (ou en tout cas pour lequel on sera chargé au minimum). On a beaucoup de choses à penser et on ne veut pas se rajouter sur la liste: « Au fait c’est quoi les critères d’une bonne paire de chaussette ?  »

En général, ce n’est pas la priorité, je vous l’accorde. C’est pourquoi, pour vous faire gagner du temps, je vous donne, dans cet article, les critères de la paire de chaussettes idéale, et après je vous dis lesquelles j’ai et pourquoi elles sont géniales (j’aurais jamais cru pouvoir dire ça d’une paire de chaussette) 🙂

Quelle matière choisir?

Dans votre guerre contre le poids, vous ne pouvez pas prendre douze paires de chaussettes avec vous! En emporter trop (cela vaut pour le linge en général), ce n’est sûrement pas la garantie d’être plus propre mais juste l’assurance de se balader avec plus de linges sales. Car vous ne pourrez pas les laver tous les jours avec Mir laine, et vous ne pourrez pas passer non plus votre temps à chercher une laverie.

Comme vous allez donc prendre peu de paires de chaussettes (trois, c’est un bon chiffre. Une au pied, une qui sèche et une propre au fond du sac), il vous en faut des bonnes! Des chaussettes qui retardent le plus tardivement les odeurs, ne donnent pas d’ampoules, soient solides et chaudes.

Quelle est la meilleure matière pour ça ?

Sûrement pas le coton. Commençons par lui.

Le coton

C’est la matière à bannir! Pour une raison simple. Même si c’est une matière naturelle, à la base le coton est un arbuste qui se sert de ses fibres pour protéger ses graines du soleil pendant la saison sèche. La nuit, lors de la condensation, la fibre absorbe l’humidité de l’air pour la restituer le lendemain à sa graine.

Donc? Donc le coton est une matière hydrophile, et ce qu’il fait pour les graines, il le fait pour vos pieds. Il absorbe votre transpiration jusqu’à saturation puis l’eau vient mariner gentiment dans vos chaussures. C’est ensuite un excellent terrain pour le développement des bactéries et -surprise – dès le deuxième jour, ça pue!

En outre, pour finir de le déconseiller, le coton lavé à l’eau pure devient rêche et abrasif. Si vous n’avez pas d’assouplissant, vous favoriserez l’apparition des ampoules. Bref, les chaussettes en coton, on oublie!

Les fibres synthétiques (Plastique, polyester, polyamide) 

On est, en général, très tenté par les avalanches publicitaires qui vantent leurs mérites. On vous dresse une liste d’arguments et de brevets à n’en plus finir avec des noms incompréhensibles mais qui ont le mérite de faire super « technique ». Le prix aussi l’est…

Alors, pour être honnête, j’en ai essayé peu. Il y en a peut-être des très biens mais ce qui est sûr, c’est qu’au départ, c’est de la matière plastique. C’est à dire qu’en plus d’être moins écologique qu’une matière naturelle, ça restera toujours du plastique, aussi anti-abrasif, respirant, déperlant soit-il. Et à coup de milliers de frottement dans la chaussure, le pied finira par le sentir.

En outre, la matière synthétique favorise la prolifération des odeurs (voir raison plus bas) et c’est bien ce qu’on veut éviter quand on ne peut pas changer tous les jours de chaussettes. Certains mettent en avant des nanoparticules d’argent (entre la poésie et la physique quantique ce terme!) qui ont des effets anti-bactériens. Mais elles ont des « effets » c’est à dire qu’elle tente d’y pallier, elle masque en quelque sorte les odeurs. De plus il y en a beaucoup qui s’inquiète pour la toxicité de ses nanoparticules…

Bref, pour moi, à part l’impression d’avoir une technologie proche d’une fusée au bout des pieds, cela ne vaut pas le coup (niveau prix, odeur, écologie) de prendre des fibres synthétiques.

Il ne reste plus que…

bien choisir ses chaussettes pour voyager

La laine

Pour les chaussettes (et pour la première couche), apprenez qu’il n’y a que la laine.

Prenons l’exemple du mouton: qu’il se ballade sous les pluies glaciales des highlands écossais ou qu’il gambade sur les bords de la mer Caspienne sous une chaleur harassante (d’où il vient, ou presque, puisqu’il vient de Mésopotamie.), il se porte comme un charme alors que les températures et les climats sont radicalement différents. Pourquoi? Parce que la laine est un excellent régulateur thermique!

La laine, qui est une matière naturelle comme le coton, mais cette fois-ci animale, (je ne vous apprends rien :)) a été « sélectionnée » au cours des âges par les moutons (angora, mohair, alpaga…) parce qu’elle a les qualités intrinsèques pour s’adapter à tous les temps.

Quelles sont ces qualités?

La laine est une matière très isolante grâce à ses écailles en kératine qui emprisonne l’air. Les fibres renferment alors jusqu’à 80% d’air qui est par la suite réchauffé par notre corps et qui nous protège, comme un tampon, de l’extérieur.

La laine est également hygroscopique (capacité à absorber l’humidité de l’air) et peut absorber jusqu’à 33% de son poids sans dommage et sans perdre ses qualités isolantes. Donc la matière reste chaude même mouillée dans les limites de cette proportion. Mieux elle génère même de la chaleur quand elle est humide. On s’en rend compte quand on s’arrête après un effort, on peut ressentir un « coup de chaud ».

Enfin et c’est le plus important pour des chaussettes, la laine contrôle les odeurs ! La laine présente une résistance naturelle à la prolifération des bactéries qui sont responsables des odeurs. Tout d’abord parce qu’elle absorbe bien la transpiration, qui est l’origine des dites bactéries, et qu’elle en favorise l’évaporation de sa surface écailleuse chargée négativement. Or les micro-organismes préfèrent les surfaces lisses chargées positivement (le cas des fibres synthétiques).

On peut donc porter plusieurs jours ses chaussettes sans qu’elles vous indisposent. Je peux vous dire que j’ai maintes fois constaté la différence de vitesse au niveau des odeurs entre une fibre synthétique et de la laine (pour les T-shirt ou les chaussettes).

Les chaussettes que j’ai portées pour mon tour du Monde 

J’ai emporté sur les conseils d’un ami qui travaille chez Icebreaker (spécialiste haut de gamme dans le domaine de la laine mérinos), trois paires de chaussettes. J’avais déjà un T-shirt de la même marque que j’utilisais en première couche, et que j’avais trouvé très bien.

Résultat après un an avec seulement trois paires de chaussettes en laine? Eh bien je les porte toujours. Elles ne sont pas trop usées et n’ont aucun trou! Ok ! J’ai fait du vélo pendant un an ce qui explique probablement qu’elles se sont usées moins vite. Mais quand même! Vous en connaissez des chaussettes que vous portez tout le temps, qui ne se trouent pas, sèchent rapidement, peuvent se mettre plusieurs jours sans déclencher une guerre, sous la tente, entre les voyageurs?

Et c’est la raison pour laquelle j’ai eu l’idée de cet article car je trouvais ça incroyable! Donc si vous voulez vous acheter des bonnes chaussettes solides, regardez du côté de cette marque. Elles m’ont vraiment conquis, et en tout cas je doute que je prenne autre chose que de la laine dorénavant…

J’espère que cet article vous a aidé. Si vous connaissez d’autres marques de qualité, ça m’intéresse. Je connais Monnet de nom, un spécialiste français des chaussettes mais je n’en ai jamais porté. Il paraît qu’elles sont de très bonne qualité ! En plus elles sont 100% de production française, alors. Cocorico!

3 Commentaires

  1. Tres intéressant!

  2. Très bien expliqué : ) Merci pour cet article !

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