Je viens de vous parler du cadre, des fourches, des roues et de la selle dans le premier volet les caractéristiques d’un vélo tour du Monde (1/2). Je m’attaque maintenant aux (nombreux) éléments qui restent et que vous pouvez découvrir dans le sommaire juste en-dessous.
Même principe, je vous donne tous les conseils que j’ai pu retirés de mon expérience, des témoignages rencontrés sur la route et de mes lectures pour soit vous orienter vers une marque, si je connais et que j’apprécie, ou simplement des infos et explications qu’il me semble importantes de connaître.
Allez on commence…
Système de freinage
L’un des organes les plus importants du vélo. Voyons les différents systèmes qui existent:
V-brake
Le système classique: câble+patins:
Avantages
- le plus répandu
- le plus universel
Inconvénients
- usure relativement rapide (surtout en montagne avec les descentes et le poids)
- se dérègle rapidement (et les régler peut relever du casse tête)
Disques
Le système le plus performant:
Avantages
- freinage très efficace en toutes circonstances
- peu de réglages
- Peu d’entretien.
Inconvénients
- risque de fuite (pour ceux qui sont hydrauliques. Disque+cable moins efficace mais pas de risque)
- En cas de casse, plus difficile de trouver une roue de remplacement.
Frein hydraulique sur jantes
c’est un freinage à patin avec une puissance supérieure (voir HS33) qu’utilisent les trialistes en VTT. Je ne connais pas mais cela peut constituer une option intéressante.
Transmission
Passage de vitesse
Shimano est un équipementier japonais et accessoirement le premier du monde cycliste. Ces groupes Shimano Deore LX et Deore XT (haut de gamme dans la série vélo randonnée) sont majoritairement utilisés par les cyclotouristes.
Maintenant d’un point de vue pratique, je me suis aperçu pendant mon voyage que le dérailleur arrière était fragile et sensible aux coups notamment dû à son exposition lors des transports ou des chutes. Il peut être bon (même si je n’en ai pas eu) de prendre un protège dérailleur (photo ci-contre). Honnêtement ça vaut 4€ et ça peut éviter de le tordre quand on le transporte (en avion, en camion, en train…). C’est un souci de moins. Donc pensez-y!
Moyeu Rolhoff
Il existe également un système de passage de vitesse qui remplace les dérailleurs avec vitesses entièrement contenu dans le moyeu.
Vous connaissez peut-être le Rolhoff Speedhub 500/14. C’est un système à 14 vitesses qui couvre sensiblement la même plage qu’une transmission classique de 27 vitesses.
Avantages
- sa simplicité (plus de pignons ni de plateaux). Donc il n’est pas besoin de le régler et nécessite un entretien minimum (vidange tous les 5.000 km).
- la chaîne se détériore moins car elle n’a plus à sauter les crans de la cassette
- changement des vitesses possible à l’arrêt (ça doit être cool ça!)
Inconvénients
- le prix tourne autour de 1.000€.
- rodage au départ (pourquoi ne le font-ils pas à l’usine???)
Si vous êtes intéressé et que vous voulez un article plus complet sur les avantages et inconvénients et un retour après 3 ans de tour du Monde, vous pouvez aller ici.
Chaîne
La chaîne doit, cela va de soi, être de bonne qualité car elle est très sollicitée. Certains préconisent de la changer tous les 5.000 kilomètres.
Pour ma part je ne l’ai pas changé en 17.000 mais il faut avouer qu’elle tirait franchement la tronche à la fin et que beaucoup de maillons se sont cassés. Après ça se remplace très vite et très facilement. Donc avant de partir prenez des attaches rapides voire des maillons et… un dérive chaîne.
Même conseil que pour changer des rayons, si vous voulez vous préparer au mieux avant de partir, apprenez comment vous en servir tranquillement chez vous pour ne pas avoir à apprendre au milieu du désert, sans eau, entouré de chacals (euh… des chacals ou des chacaux?)…
Pédales
Eh bien si même les pédales méritent une petite réflexion.
Les pédales peuvent être soit équipées d’étriers munis de sangles ou d’un système de fixation rapide. Vous connaissez forcément le premier donc c’est plutôt du second dont j’aimerais parler.
Lors de mon voyage, je suis parti avec des pédales automatiques. Je ne savais absolument pas au départ comment m’en servir ni comment s’en défaire en cas de chute. J’avais quelques appréhensions. Ceux que j’avais rencontré qui s’en servait ne m’en disait que du bien donc je m’étais laissé convaincre. Et je n’ai pas été déçu. A mon avis ça fait parti des choses dont on n’est pas spécialement pour quand on ne connait pas mais dont on ne peut plus se passer une fois qu’on connait. Le pédalage devient plus facile car les chaussures sont fixés dessus, plus efficace car on peut tirer en plus de pousser et plus confortable car les pieds ne bougent pas. Et en cas de chute, qu’on se rassure, les pieds s’en vont tout seuls sans qu’on ait à se poser la question. Attention quand même à ne pas trop serrer la vis (c’est comme à ski)!
Donc je ne peux que vous le conseillez. Seulement comme il faut posséder les pédales et les chaussures spécifiques pour se fixer sur les cales, il faut rallonger un peu de budget d’environ 100€. Mais ça vaut vraiment le coup à mon avis.
Accessoires sécurité
Casque, rétroviseur, écarteur de danger, tige avec drapeau ou encore gilet de sécurité, cinq éléments qui consistent à vous protéger du plus grand des dangers lors d’un voyage à vélo: la route. Et tout ce qui roule dessus à des vitesses et des distances souvent très éloignées du raisonnable! Voyons ce qu’on peut en dire:
Casque
Le casque – pas la peine de développer – cela va de soi. Il faut prendre l’habitude de le porter quoiqu’il arrive, c’est une question – et ce n’est pas abusif – de vie ou de mort. Et ça vous protège même du soleil! Prenez en un qui soit léger, avec des aérations et qui bien sûr s’adapte bien à votre tête.
Lors de l’achat,veillez à ce qu’il y ait les mentions obligatoires (marquage CE, nom du fabricant, numéro de la norme, tour de tête, poids, année et mois de fabrication)
Rétroviseur
Le rétroviseur est indispensable! Même réflexion que pour les pédales automatiques: sans, on croit ne pas en avoir besoin puis quand on l’utilise, on se demande pourquoi on a attendu si longtemps.
C’est très pratique et surtout rassurant de savoir ce qui arrive derrière et d’anticiper l’arrivée du camion qui déboule plein pot sans intention de s’écarter. A ne pas oublier donc!
Il y en a de toutes sortes, dans les lunettes, sur le casque, grand miroir, petit miroir,avec des fixations toujours différentes. Étudiez les possibilités. En tout cas je peux vous conseiller celui que j’ai utilisé: Bush & Müller cyclestar. Il est petit, compact, se règle (et rerègle) bien et a un très grand angle.
Ecarteur de danger
L’écarteur de danger n’est à l’inverse, à mon avis, pas très utile car il est à peine plus large que les sacoches et n’est pas très solide.
Si vraiment vous n’aimez pas que les automobilistes s’approchent trop ou que vous allez traverser une grande zone urbaine (où il est le plus utile), vous pourrez toujours trouver un grand bâton et l’installer afin d’écarter les voitures et camions le plus loin possible. Ça forcera les malins qui veulent vous frôler à faire attention à vous et… surtout à leurs voitures.
Tige avec drapeau
La tige avec le drapeau. Peut-être un peu utile pour les camions qui sont haut perchés mais pas déterminant. C’est surtout utile pour renseigner votre nationalité…
Gilet de sécurité
Enfin le gilet de sécurité. Nous étions tous partis avec un mais ils ont passé l’année au fond des sacoches. Ils peuvent servir la nuit en plus des éclairages avec ses bandes réfléchissantes qui se voient de loin donc à vous de voir mais le but n’est pas de rouler la nuit, hein?
Accessoires
Guidon
Le guidon (ou cintre) a une influence réelle sur le confort de conduite et les douleurs à long terme.
Une mauvaise posture liée à la forme du guidon, à sa largeur ou à sa hauteur peut entraîner des douleurs notamment au niveau du nerf cubital à cause de la compression (sensation de fourmillement puis désensibilisation des doigts), engendrer des hématomes au niveau des paumes ou créer des douleurs au poignet. Ces petits traumatismes proviennent du fait que l’on positionne tout d’un coup sa main dans la même position des heures durant pendant des jours.
La meilleure façon de s’offrir une position idéale de conduite est d’avoir un guidon qui permette de diversifier les préhensions et les positions de la main. Pensez donc au guidon avec des cornes évidemment voire des cornes de taureau (photo ci-contre) auquel vous pouvez ajouter des poignées ergonomiques. Leur surface d’appui est bien large et le poignet ne fait pas d’angle. Avec ces deux éléments, on améliore sensiblement son confort.
Béquille
A mon avis indispensable car sinon on est condamné à chercher sans cesse un arbre, un mur ou le vélo du copain pour soutenir le votre. Car en général on n’aime pas laisser le vélo par terre, on l’aime beaucoup trop pour ça.
Du coup indispensable mais bien souvent fragile; toutes les béquilles ne sont pas supposées résister à un vélo chargé de sacoches pendant un voyage au long court. Certains utilisent des bouts de bois fourchus mais ça ne dure jamais bien longtemps car on finit toujours par le casser ou le perdre.
Toutes les béquilles ne se valent pas, pour preuve la plupart des cyclo rencontrés pendant mon voyage avaient encore leur béquille d’origine. Ma béquille a duré tout le voyage. J’estime donc qu’elle était solide et de bonne qualité. Elle s’est tordue mais n’a jamais cassé. Allez voir donc ici.
Une autre bonne solution est à mon avis la béquille double (photo ci-contre), vous savez celle qu’on retrouve sur les motos. C’est peut-être un peu plus lourd qu’une béquille simple mais le poids est mieux réparti et le vélo est plus stable. Sûrement plus solide. C’est une bonne alternative, je pense.
Garde-boue
Le garde-boue sert à vous protéger des projections et à protéger les sacoches mais ce n’est pas du tout indispensable selon moi. Au contraire même…
Mais si vous en mettez un, veillez à ce qu’ils soient assez loin (3-4 cm) du pneu. Pourquoi? Car si vous vous retrouvez sur un chemin très boueux, des paquets vont se coller entre le garde-boue et le pneu et pourrait bien vous empêcher d’avancer. Pire, la boue tombera sur la cassette puis glissera dans le dérailleur et risquera de le tordre en bloquant la chaîne. Histoire vécue donc attention!
Veillez également à ce qu’il soit solide et de bonne qualité car sinon il aura tendance à se tordre facilement (dans les transports notamment) et alors là il deviendra un ennui plus qu’autre chose car il se mettra à frotter la roue encore et encore même si vous le remettez en palce. Histoire vécue 😉
En conclusion si je devais repartir, je n’en prendrais pas. Je préférerais être sale!
Compteur
C’est vraiment plaisant d’en avoir un pour connaître les données en temps réel ou celles de la journée. Ca fait passer un peu le temps (qui peut être long sur un vélo).
Préférez un compteur sans fil (j’ai sectionné le mien après 400 km) ne nécessitant pas de pile au niveau du capteur. Pour les voyages qui prévoient du dénivelé, pensez à la fonction de l’altimètre qui vous donnera l’altitude, les degrés de pente en temps réel, les cumuls de dénivelé journalier. Par contre ça ne vous aidera pas à monter mais ça passera un peu le temps 😉
Energie
Entre les appareils photos, la Gopro, les téléphones voire les ordinateurs, nous avons de plus en plus d’objets électroniques à emporter avec nous. La question du chargement se pose donc.
Il existe trois solutions:
- l’économie. prendre des batteries de rechange, faire attention à sa consommation et charger ses appareils dès qu’on peut. C’est la solution que je préfère, et je n’ai jamais eu de problèmes car on préserve naturellement ses batteries, qu’on n’utilise de toute façon pas comme à la maison, donc on tombe rarement à plat. Les solutions d’énergie ne se justifient que si l’on prévoit de longues périodes d’isolement (plusieurs semaines). Sinon ce n’est pas utile d’en emporter selon moi.
- les panneaux solaires. Il existe beaucoup de solutions solaires avec des panneaux pliants, rigides, munis avec des fils ou de la batterie… Il parait que cela s’améliore mais il faut savoir ce que l’on veut recharger. On n’aura pas la même taille de panneau si l’on veut recharger un ordinateur ou une batterie d’appareil photo. Parfois en voulant se simplifier la vie, on se la complique…
- la dynamo. Contrairement au solaire, ça fonctionne par tous les temps et à toute heure. Il en existe même qui récupère l’énergie au freinage (typiquement au moment des descentes). Certaines dynamos rechargent les appareils rechargeables par USB (portable, MP3, GPS…). Mais même limite que pour le solaire, il en faut beaucoup pour un ordinateur par exemple.
Voilà pour la fin de l’article ET la fin de ce dossier sur les caractéristiques d’un bon vélo tour du Monde. J’espère que ça vous avez beaucoup appris et que vous y voyez un peu plus clair sur ce que vous voulez ou devez avoir. S’il atteint un seul de ces objectifs, l’auteur de ces lignes en sera plus que comblé.
Dans la continuité de cet article, je vous en écris bientôt un autre sur mon budget total d’un an de voyage à vélo autour du Monde avec tout le matos et mes retours. Je pense que ça peut vous aider à faire vos choix.
Si vous n’êtes pas encore sûr de la monture que vous voulez utiliser pour votre futur voyage à vélo, jetez un œil à ces articles:
- Pourquoi le vélo couché est parfait pour un tour du Monde? (1/2)
- Pourquoi le vélo couché est parfait pour un tour du Monde? (2/2)
Enfin si vous avez des éléments à ajouter ou à commenter, n’hésitez pas à me le dire, juste en dessous. J’aurais le plaisir de vous répondre.
Allez à bientôt
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très intéressant ! Merci !