Prévu en 16 jours de marche, ce GR traverse la Corse, s’étend sur 175 kilomètres de long, rebondit sur 14.000 m de dénivelés positifs et négatifs, et est souvent considéré comme le plus beau, le plus difficile et le plus sauvage de tous les GR français. Vous voyez de quoi je parle?
Du GR20 bien sûr! Enfin bien sûr, je ne m’avance pas sur la vérité des superlatifs mais je fais juste remarquer ceux qui l’entourent souvent. Et certainement avec raison vu le succès qui ne se dément pas année après année. Avec plus de 20.000 randonneurs par an foulant ses chemins, le GR20 jouit d’une notoriété qui s’étend désormais bien au-delà de nos frontières au regard de toutes les nationalités que l’on y croise. Il est, en tout cas, devenu un sentier mythique pour les adeptes de la marche à pied et les amoureux de beaux paysages.
Conscient de cette réputation qui ne m’avait pas échappé, j’ai décidé cet été de faire le GR 20. Je m’étais donné une semaine pour marcher, et fixé comme objectif, de le finir – si ma condition physique le permettait – en 7 jours. Mission réussie puisque je me suis offert le luxe insolent de sortir en fin de matinée du septième jours – ce qui fait 6 jours et demi si je ne m’abuse. Attention j’y tiens 🙂
Nul raison d’y voir un exploit pour autant (rappelons que le record est détenu par le corse Guillaume Peretti qui l’a réalisé en 32h sans pause tandis que moi j’ai mis un peu plus de 50 heures avec quelques nuits), il faut juste être prêt à marcher beaucoup (beaucoup), être physiquement pas complètement à la rue et bien équipé (léger).
Sommaire
Par conséquent commençons par le plus important une fois qu’on est prêt à partir (voir à ce sujet préparation et organisation GR20)
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Matériel et budget
3 commandements sur le poids
Premier commandement: faites la chasse au poids et au superflu encore et encore…
Plus vous arriverez à vous rendre léger en n’emportant que l’extrême nécessaire, plus vous aurez de confort et de facilité. Assez vite on se rend compte qu’on peut se passer de beaucoup de matériels pour peu de conséquences finalement.
Deuxième commandement: plus vous prévoyez d’avancer vite (et/ou longtemps), plus vous devrez avancer léger.
J’ai rencontré des traileurs qui faisaient le GR en 4 jours, ils avaient 3-4 kg sur le dos. A 10 kg, ils n’auraient eu aucune chance. A vitesse moyenne, essayez d’emportez 13 kg au max (eau/nourriture comprises). On n’est pas taillés (à part peut-être si on est croisé avec un éléphant) pour porter des charges si lourdes sans se blesser. Au-delà de ça, il s’agit quand même de prendre du plaisir aussi…
Troisième commandement: Ne jamais jugez l’acceptabilité du poids de votre sac en le portant 20 secondes dans votre chambre.
En effet par expérience ça parait toujours léger même à 20 kg. Fiez-vous plutôt au résultat de la balance, c’est moins sujet à la fatigue 😉
Inspirez-vous mais ne répétez pas forcément les yeux fermés la liste ci-dessous car elle est perfectible. Je n’ai moi-même pas suivi parfaitement les commandements que je viens de pondre. J’avais plutôt 11 kg sans la nourriture et l’eau ce qui m’a amené plutôt entre 15 et 13kg (début et fin d’étape) pendant mes quatre premiers jours de rando (2 kg nourriture et 2L d’eau/j) et j’étais trop lourd! On ne m’y reprendra pas.
Liste du matériel
Budget
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Compte-rendu
Bons choix et pistes d’amélioration
Si je devais repartir, referais-je pareil?
La préparation, la liste de matériel ou encore l’organisation sont toujours perfectibles. Quels sont parmi mes choix ceux que je referais et ceux que je changerais ou améliorerais?
Ce que je garde?
- le petit réchaud-canette super léger et compact (construire un réchaud performant avec une canette)
- mes chaussures de trail car légères et moins fatigantes à porter que des chaussures hautes
- mon petit appareil photo compact que je mets dans la ceinture du sac
- ma poche à eau pour me désaltérer facilement et régulièrement (enfin une autre parce que là elle est morte)
Ce que je change?
- pas d’autonomie en nourriture (en tout cas pas pendant la saison)
- pas de plat lyophilisé non plus. (C’est bon mais ça prend trop de place. La semoule et les pâtes avec du bouillon c’est très bien)
- je pendrais un short plus court, style running (au niveau des cuisses et pas des genoux pour avoir une meilleur amplitude)
- j’irai du sud vers le nord
- je triplerais au lieu de doubler pour tenter de le faire en 5 jours
La beauté
Mis à part deux ou trois étapes dans la partie Nord que j’ai trouvées un peu trop minérales dans le sens où l’absence de vie végétale rendait l’environnement un peu trop gris (ça n’est que mon avis car d’autres vous diront que c’est ce qu’ils ont vu de plus beau), il faut avouer que le GR20 est un festin pour les yeux.
On croise des lacs magnifiques (lac de melo, lac de capitello, lac de ninu…), des pozzines (formation végétale typique de la Corse qui ressemble à de la mousse), des montagnes superbes (aiguilles de Bavella…) des jolies forêts de pins maritimes… On marche aussi à plusieurs reprises le long de crêtes qui offrent des vues grandioses – notamment sur la mer. Il ne sert à rien de tout citer, de toute façon, la réputation du GR 20 n’est pas usurpée. C’est très beau!
Pour vous faire un avis sur la question, je vous suggère d’aller jeter un œil sur mes photos du GR20.
Ce qu’il manque peut-être un peu, c’est la faune. A part des lézards et des cochons sauvages, il n’y a pas grand chose. Je n’ai pas vu le célèbre mouflon (équivalent bouquetin local) ni de cerf (réintroduction récente) ni de grands oiseaux style gypaète barbu. Bref je n’ai peut-être pas eu de chance mais ça a été très pauvre de ce côté là.
L’accueil
Je trouve habituellement peu d’intérêt de participer aux généralités et aux stéréotypes qui n’ont pas grand sens mais là, j’y cède un peu car c’est vrai que le caractère global des corses semble plus homogène qu’ailleurs. Ça fait déjà plusieurs fois que j’y vais, et là encore, j’ai pu constater qu’ils sont un peu (voire très) bourrus, fiers de leur culture et de leur île, et qu’ils ont une délicieuse charcuterie.
C’est vrai qu’ils ne donnent pas leurs sourires facilement mais ça n’est pas un défaut en soi. Etre désagréable l’est. Et sur le GR20 ils ne le sont pas.
J’ai trouvé le service en refuge bon et efficace et c’est ce qu’on attend. Les gardiens étaient aimables même si je l’accorde un peu plus de chaleur de leur part ferait plaisir. Ils ne sont pas extravertis voilà tout. Au moins ils ne font pas de courbettes et ne sont pas hypocrites; ils restent comme ils sont.
L’état du sentier
Le sentier est très bien entretenu. Disons que l’on hésite environ 5% du trajet. Dans ce cas il n’y a qu’une règle à respecter quand on perd de vue les doubles traits rouges et blancs après plus d’une minute: s’arrêter, retourner sur ces pas et chercher à quel moment on s’est trompé. Ne persistez pas en pensant que c’est forcément le chemin au prétexte que ça a l’air d’un sentier, c’est comme ça qu’on se paume.
Entre l’organisation et la préparation du GR20 puis cet article, vous savez à peu près tout ce que je sais, et vous avez tous les éléments pour réussir votre futur GR20. Si vous avez des remarques ou des questions,rendez-vous dans les commentaires.
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Plus de 2000m de dénivelés journaliers, jolie performance!
N’as tu pas été trop gêné par la chaleur et la (sur?)fréquentation en cette période estivale?
C’était un risque en effet de partir mi-août mais je n’ai pas eu une très « belle » semaine (si on se réfère au temps habituel en août). J’ai eu pas mal de nuages qui me faisaient de l’ombre et même des vents assez forts (rafales à 70-80) sur les crêtes donc il n’a finalement pas fait si chaud. C’était parfait car du coup je transpirais moins et j’avais moins besoin de boire et donc de devoir trouver de l’eau.
En août le GR est très fréquenté mais ça ne se ressent pas trop quand on marche. 95% du temps j’étais seul sur les sentiers car le GR est assez grand pour étirer l’affluence. En revanche au niveau des refuges, surtout au sud, il y avait beaucoup de monde. C’était un inconvénient pour choisir mon emplacement pour dormir car les bonnes places étaient déjà prises quand j’arrivais mais d’un autre côté j’ai fait plein de rencontres sympas.:)
Bravo, c’est une très belle performance ! Faire le GR20 en moins de 7 jours : chapeau !
Je croise des fois des personnes qui quintuplent les étapes en début ou fin de saison sans aucun matériel , et qui prennent ainsi des risques non maîtrisés.
Merci:) Je n’ai pas croisé ce genre de spécimen mais c’est clair qu’il faut partir renseigné et équipé au risque de se mettre en danger; et encore plus hors saison quand il y a moins de monde et que les ravitaillements ne sont plus aussi aisés…