J’ai évoqué dans un premier article, le bilan, la liste de mon matériel et le budget de mon GR20 que j’ai réalisé en autonomie et en 6 jours (et quelques heures) cet été.
J’avais omis de traiter certains points qui m’avaient pourtant interrogés avant de partir. Je n’ai pas développé les questions d’organisation ou de préparation que chaque randonneur peut se poser au départ. Maintenant que je l’ai fait, je peux vous donner mon humble avis.
A vous de piocher ce qui vous intéresse dans le sommaire ci-dessous. (y a que du bon de toute façon ;))
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Sommaire
Préparation
Difficultés
On lit beaucoup – parce que les taux d’abandon sont importants – que c’est LE GR le plus difficile. Objectivement je n’en sais rien. On peut difficilement y répondre tant cela dépend pour juger de l’expérience propre à chaque randonneur, de sa forme du moment, de son équipement et du rythme avec lequel il entreprend de le faire.
Mais ce qui est certain, c’est que c’est un itinéraire engagé; en ce sens que les étapes sont assez longues (moyenne 6h selon le TopoGuide) et nombreuses, avec un terrain parfois technique (utilisation des mains ou équipé de chaines) et très rocailleux et que – même si c’est la Corse et que l’on monte moins haut que dans les Alpes – le temps ressemble davantage à un temps de montagne susceptible de changer rapidement qu’à un temps de plage méditerranéen pourtant à quelques encablures de là. Enfin on croise un nombre très restreint de routes, les ravitaillements ne sont donc pas aisés hors saison et l’eau n’est pas abondante sur les chemins.
Résultat: on peut dire, à tout le monde, y compris à ceux bien entraînés et endurants, qu’il ne faut pas prendre le GR20 à la légère et bien se renseigner sur tous ces aspects pour mettre les chances de son côté et passer un bon moment.
Commençons par la préparation.
Préparation physique (et mentale)
Il n’est pas toujours facile de se préparer physiquement pour des randonnées comme le GR20, ou pour tout autre effort d’endurance qui s’étend sur plusieurs jours – à moins d’habiter dans des régions montagneuses.
Si ce n’est pas le cas, il faut privilégier les activités d’endurance sollicitant les jambes – types courses à pied évidemment – et chercher un maximum les montées et les descentes. Déjà, ça développera le cardio, les muscles et un peu les articulations.
J’avais eu l’occasion de faire plusieurs randonnées courtes quelques jours avant mais ne dépassant jamais un jour. J’étais donc assez peu préparé à part que je fais du sport régulièrement et que ma condition physique n’est pas trop mauvaise.
C’est pourquoi le plus important n’est pas forcément de penser en premier (je dis bien en premier) au physique car il va de soi que l’on va souffrir quoiqu’il arrive… Que celui qui a déjà marché une semaine sans pépins lève le doigt?
Mais peut-être, peut-on d’abord commencer par évaluer sa motivation. Ai-je vraiment envie de le faire? En 5 jours, 8 jours, 16 jours peu importe mais ai-je vraiment envie?
Seule la motivation sera le vrai étalon pour le savoir. C’est cette dernière qui vous fera vous entraîner, vous renseigner, vous organiser, vous équiper correctement et accepter d’en chi.. (forcément un peu) quand vous marcherez. Donc première étape: évaluez votre motivation afin de mettre toutes les chances de votre côté. Si elle est là, le GR20 est accessible à tout le monde; seuls le rythme, la durée et les souffrances varieront d’un randonneur à l’autre mais tous réussiront.
En fonction de votre forme et de vos envies, choisissez votre rythme.
Choisir son rythme
Quand on fait le GR20 en doublant ou en triplant les étapes, certains s’interrogent: « Quel est l’intérêt d’aller si vite? Prend-on le temps de voir? Est-ce que l’on ne rate pas au fond tout plaisir de la randonnée? »
Je réponds qu’aller vite n’empêche aucunement de garder les yeux ouverts. Au contraire les journées sont extrêmement intenses puisqu’on passe le plus clair du jour à marcher et à voir défiler des paysages. Et puis tous ceux qui aiment se dépenser connaissent la démultiplication du plaisir et la fierté que l’on peut ressentir quand on arrive dans un lieu que l’on a gagné au prix d’un effort intense.
En revanche, je concède qu’il n’est pas vraiment possible de prendre de longues pauses si on veut arriver avant la nuit. Parfois je rencontrais des randonneurs qui s’arrêtaient devant une rivière ou une cascade pour se reposer ou se baigner, et je les aurais bien imité. Mais bon faut savoir ce qu’on veut!
Si vous prévoyez de sauter des étapes que ce soit pour vous lancer un défi ou bien parce que vous voulez aller plus vite à la plage, prenez appui sur le tableau ci-dessous pour décider comment les répartir.
Vous remarquerez que les distances en kilomètres au nord sont globalement inférieures à celles du sud. En revanche les dénivelés, eux, sont supérieurs. Donc dans la gestion de vos étapes, tenez-en compte. Préférez à mon avis le nord pour avancer au maximum car il est plus facile de gagner du temps sur l’horaire indiqué quand ça monte et que ça descend que d’accélérer sur les longues étapes de plat.
En effet la différence de vitesse entre un marcheur moyen et un bon marcheur se fera davantage sur les pentes qu’à plat. Tout le monde va à peu près à la même vitesse à plat.
Carte des étapes et tableau des distances
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Matériel et équipement
Retrouvez ce que j’avais choisi de prendre avec moi dans l’article: bilan, matériel, budget de mon GR20
Organisation
Topoguide

Voilà un petit livre bien utile (cliquez sur la photo pour avoir le lien). C’est le meilleur ami des randonneurs sur le GR. C’est fou car tout le monde l’a et le feuillette en permanence. Il indique précisément le contenu de chaque étapes assorti des cartes IGN, des profils altimétriques, des différentes sous-étapes et des estimations horaires, les variantes, les liaisons, les endroits où l’on peut trouver de l’eau, les bergeries, etc…
Bref il est complet et plein d’infos précieuses. Après si vous ne l’avez pas ou que vous l’oubliez, ça n’est pas un drame. Il n’est pas indispensable pour se repérer car le sentier est déjà très bien balisé et vous pourrez toujours en emprunter un le soir en refuge ou demander aux connaisseurs si vous avez des questions. Ça marche aussi. 😉
Sens
On entend à ce sujet tout et son contraire; et, je dirai que les deux se valent, cela dépend des priorités de chacun.
J’ai choisi pour ma part le sens Nord/Sud car le billet d’avion était nettement moins cher vers Bastia mais je continue à penser que le meilleur sens est Sud/Nord pour une seule raison: c’est que vous n’avez pas le soleil en face quand vous marchez. Vous avez alors moins d’éblouissement et c’est plus facile pour les photos car généralement on a le réflexe (sans jeux de mot) de prendre ce qui est devant soi et non derrière.
Après si vous préférez commencer plus doucement alors le Sud est plus indiqué car les sentiers sont plus « roulants » (terme pour décrire les parties dites faciles généralement avec moins de dénivelé mais attention pas forcément moins longues pour autant).
Mais si vous voulez entrer dans le vif tout de suite de peur d’arriver trop fatigué après les étapes du Sud alors commencez par le Nord qui est la partie la plus technique et la plus abrupte et pour beaucoup la plus exigeante physiquement. Tout dépend de vos priorités donc.
Période
Que pourrait signifier la « meilleure » période? Quand il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, qu’il fait globalement beau sans orages, que les refuges sont ouverts et qu’il n’y a pas trop de monde. Quadrature du cercle!
La meilleure combinaison correspondrait plutôt en début de saison ou en fin c’est-à-dire au mois de juin ou de septembre (le cœur de la saison étant juillet/août) cependant rien n’est parfait car en juin vous avez plus de névés et en septembre plus d’orages et les refuges commencent à fermer donc vous avez moins de ravitaillement dans les épiceries.
Enfin « les conseilleurs ne sont pas les payeurs » puisque je suis parti en août, période touristique maximale et risque d’orage élevé! Mais bon heureusement le GR est assez grand pour ne pas trop se croiser (puis les randonneurs sont sympas de toute façon) et je n’ai eu à traverser qu’un orage (mais un vrai!).
Transport
Si vous démarrez le GR du Nord, on part de Calenzana qui se trouve à 13 kilomètres de Calvi. Vous pouvez donc arriver indifféremment à Ajaccio, Calvi ou Bastia. Du Sud l’aéroport est à Figari ou encore vous pouvez arriver à Porto Vecchio par ferry et le départ est à Conca à 20 kilomètres.
Dans mon cas, j’ai atterri à Bastia car le billet d’avion restait moins cher malgré le bus de l’aéroport jusqu’à la gare routière et le trajet jusqu’à Calvi puis Calenzana. Faites votre calcul à la fois financier mais aussi de timing car parfois c’est moins cher mais on perd beaucoup de temps ou alors les transports ne s’enchaînent pas bien.
Pour vous renseigner: horaires de bus ou de train en Corse
Refuge ou autonomie?
L’autonomie est obligatoire hors saison car les refuges ne servent plus à manger (pour dormir, les refuges restent en principe ouverts). Par contre en saison, vous avez tout ce qu’il faut pour vous ravitailler dans les refuges et la possibilité de bien dîner le soir.
Bien que parti mi-août en pleine saison, j’avais choisi l’autonomie complète (repas et nuit) car je voulais être libre. Je ne savais pas si je n’allais pas bivouaquer entre les étapes, je ne voulais pas être dépendant des cuisines des refuges, qui, bien qu’en accès libre, sont difficiles à atteindre au moment des repas, et puis par souci d’économie aussi.
Bilan: Ai-je fait le bon choix? Si c’était à refaire, je ne porterais seulement qu’un repas d’avance pour parer à tout problème et mes en-cas de la journée. Car les avantages de liberté, que m’a offert l’autonomie en nourriture, n’ont jamais compensé le désagrément lié au poids. En effet j’étais trop lourd! J’ai commencé à 15,5 kg et j’ai mis 4 jours à consommer ma nourriture pour arriver à 12 kg (2L d’eau inclues) ce qui a amélioré ensuite considérablement mon confort et mon déplacement! Et pourtant j’en avais lu des articles qui disait « soyez léger, léger ». Je l’ai pas fait assez.
Mon conseil: Donc à choisir, en pleine saison, ne vous encombrez pas de vos repas, achetez-les dans les épiceries des refuges au fur et à mesure (fromage, charcuterie, raviolis, pâtes…) et choisissez en fonction de votre budget pour les dîners si vous voulez être en salle ou vous faire à manger. Vous vous épargnerez des souffrances inutiles.
Pour les nuits, excepté si vous voulez absolument dormir dehors ou que vous prévoyez de dormir entre les étapes (ce qui est interdit en principe), il n’est pas forcément beaucoup moins cher de dormir en refuge. En effet en Corse, le droit de dormir en bivouac se paye et il est de 7€. Les nuits en refuge sont quant à elles de 14€. La différence n’est pas si énorme; et j’ai goûté les deux dernières nuits où ils faisaient un froid polaire au cocon de la chaleur du refuge, et j’ai trouvé que la différence valait bien le prix. Donc si vous avez un peu le budget, n’hésitez pas.
En revanche prenez-vous y tôt pour réserver vos nuits en refuge
J’espère que ces infirmations vous ont été utiles.
Si vous avez d’autres questions, il y a bilan, matériel et budget de mon GR20 ou directement dans les commentaires en-dessous.
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