Si vous êtes arrivé ici sans avoir lu le premier volet, alors cliquez sur Pourquoi le vélo couché est parfait pour un tour du Monde? (1/2). Sinon la suite de la comparaison est à lire juste en dessous.
J’en étais donc à…
Apprentissage et maniabilité
L’inconvénient principal du vélo couché, c’est qu’avant d’avoir commencé et bien… on ne sait pas faire. Logique non? Eh oui il faut apprendre, comme lorsqu’on était petit, et qu’on nous a enlevés les roulettes pour la première fois. Sauf qu’ici la différence, c’est que ça reste du vélo et qu’on ne part pas de zéro. Y a aucune raison d’avoir peur, je vous le promets!
La plupart arrivent à prendre leurs équilibres et à aller tout droit dès le premier essai. Ça reste du vélo avec des pédales et deux roues. 🙂 Ce qui demande un peu plus de temps, c’est la précision. Certains disent 200-300 kilomètres pour être complètement à l’aise. Après quelques centaines de kilomètres, en effet, le vélo couché devient aussi naturel à piloter que notre bon vieux vélo droit avec toutefois plus de contraintes car il est plus long. Il suffit juste de s’habituer.
Avec Clément, on avait seulement roulé 5 kilomètres avant notre départ et à vide! Je ne dis pas que c’était une bonne idée car on n’a pas mal galéré le premier jour avec les sacoches (bien que ça reste un excellent souvenir) mais c’est pour dire que ce n’est pas dur! On n’était loin d’être des champions et on a réussi.
Et je rassure tout le monde: le vélo couché passe partout où le vélo droit passe (pour vous en convaincre voir la traversée du Sud Lipez en Bolivie qui est un désert)! Si on vient à être bloqué quelque part à cause du terrain (essentiellement du sable), il est certain que le vélo droit le sera aussi. A ce moment là, on descend et on pousse…
Mécaniques/réglages
Les vélos couchés actuels (sous réserve de modèles que je ne connaîtrais pas) ne se règlent pas au niveau du siège mais au niveau de la baume qui supporte le dérailleur avant. Il y a donc une taille minimum
pour que le pédalier n’entre pas en conflit avec la roue avant (c’est pas clair? Regardez la photo ci-dessous).
Pour les vélos avec une taille de roue de 26″ (taille visible sur l’image), il y a une taille minimum de 1M75. Comme j’étais un peu court, j’ai percé mon siège pour l’adapter. Mais j’aurais aussi pu prendre un vélo avec une roue de 20 pouces à l’avant.
S’agissant des pièces, ce sont les mêmes que celles des vélos classiques (chaîne, dérailleur, jante, pneu, frein, manette de frein…). C’est donc aussi facile de trouver, et de réparer, les pièces d’un vélo couché que d’un vélo droit (après il faut choisir les bonnes caractéristiques du vélo au départ pour augmenter ses chances de trouver rapidement les pièces. Mais ça, ça fera l’objet d’un autre article).
Autre chose: on casse plus les maillons de chaîne avec un vélo couché car la chaîne mesure deux ou trois fois celle d’un vélo classique. Mais bon une fois qu’on sait faire, ça prend tellement peu de temps que ce n’est pas deux-trois maillons en plus qui vont être déterminant dans le choix…
Enfin un vélo couché est en principe plus lourd qu’un vélo droit. Le mien pesait 17 kg quand celui de Thomas pesait 13 kg (Long Haul Trucker Surly). Quand le voyage est prévu pour durer longtemps, il n’est généralement pas question de performance mais de robustesse et de confort. Donc pour nous ça n’a pas été un critère déterminant.
Effort
L’une des questions (judicieuses) que l’on entend beaucoup est: « Mais est-ce que c’est plus difficile en montée? ». Réponse: ça monte absolument toutes les montées, les côtes, les cols (encore une fois que les vélos droit peuvent monter!). On se met sur les petites vitesses et on attend que ça passe.
En revanche, il y a quand même une différence. En vélo droit, on a la faculté de se mettre en danseuse. De ce point de vue, aucune course n’est possible entre un vélo droit et un vélo couché quand il est en danseuse. Il a automatiquement plus de puissance avec son poids de corps que vous avec vos seules cuisses. Mais si vous partez pour un col de plusieurs kilomètres, il ne va pas se mettre en danseuse tout le long car il fatiguera davantage. Et si on part pour un an, ça n’est pas une course et ça n’a aucune importance. Mais si vous voulez faire le record de la montée, n’y allez pas en vélo couché!
Transport

On est parfois amené en voyage à prendre des moyens de transport avec son vélo (avion, camion, train, bus, ferry). J’ai tout essayé pendant le voyage! Verdict?
Pour l’avion, les conditions de transport en général impose un conditionnement rigide. En gros vous devez vous-mêmes (sauf si la compagnie le fournit mais rare!) protéger votre vélo avec du carton. Le vélo droit étant plus petit, il est plus facile de trouver un carton à sa taille. Donc c’est plus simple que le vélo couché. Mais au fond c’est le même problème sauf que ça demande plus de cartons. Il faut juste bien arriver en avance à l’aéroport pour les préparer et pouvoir faire face à tout type d’imprévus…
Pour les autres moyens de transports, ça ne fait pas beaucoup de différence. Soit il y a de la place (bus, camion) et nos vélos rentraient soit ce n’était pas possible. Le problème relevait plus du fait qu’on était trois que de la taille d’un vélo ou d’un autre.
Enfin pour le ferry, les voitures et les bus se mettent dessus. Donc pas de souci pour les vélos.
Prix
Tout dépend du voyage et de la qualité que l’on veut pour son vélo.
Nous avions choisi de partir avec des vélos de qualité, réputés et solides. Quand on prévoit de faire des milliers de kilomètres, sous tous les temps, il est préférable d’avoir du bon matériel pour ne pas avoir trop de pépins mécaniques. Nos vélos, à Clément et à moi, (Pioneer Nazca ligfietsen) ont coûté 1500€ (1.700€ prix catalogue) et celui de Thomas (long haul trucker surly) 1500€ également.
Donc les prix ont été sensiblement les mêmes. Maintenant les vélos couchés sont plus proches des 1.500€ et sont donc à peu près tous de bonnes qualités tandis que les vélos droits peuvent se trouver à tous les prix ou presque. Sauf que si l’on veut un vélo classique avec une marque qui a fait ses preuves, les prix sont les mêmes. Par conséquent à qualité équivalente, les deux représentent le même budget!
Voilà à peu près les différents avantages et inconvénients pour chacun, et si vous m’avez suivi jusque là, vous devriez avoir tous les éléments pour choisir. Sachant que peu importe l’un ou l’autre, si le voyage est long, privilégiez la qualité avec des marques reconnues et des pièces standards que l’on retrouve partout dans le Monde.
J’espère que ça vous a aidé. Si vous avez envie de commenter, d’ajouter, d’approfondir la réflexion, vous pouvez commentez en-dessous.
Si vous voulez voir les vidéos du tour du Monde et à quoi ressemblent les vélos couchés en action, Tour du Monde à vélo couché.
Et bon voyage 🙂
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Merci pour toutes ces informations! Me voilà décidée pour le vélo couché. J’adore tes articles, toujours clairs, complets et bien écrits!